La pression scolaire en Chine : mythe ou réalité ?
Si tu as déjà discuté avec un parent chinois ou un étudiant, tu as sûrement entendu parler du rythme effréné des études en Chine. Cours du matin au soir, devoirs le week-end, cours particuliers pendant les vacances…
La pression scolaire en Chine est bien réelle, surtout à certaines étapes de la scolarité, mais elle s’explique par des facteurs historiques, culturels et économiques. Et ces dernières années, le gouvernement tente de rééquilibrer les choses.
🏛️ Des racines culturelles profondes
Pour comprendre cette pression, il faut remonter à l’histoire. Pendant plus d’un millénaire, la réussite sociale en Chine passait par les examens impériaux (keju, 科举), qui permettaient d’accéder aux postes les plus prestigieux de l’administration.
Ces concours étaient extrêmement sélectifs : parfois moins d’un candidat sur cent obtenait un poste.
Même si les keju ont disparu depuis 1905, l’idée qu’étudier dur est le meilleur moyen de réussir dans la vie reste profondément ancrée dans la société chinoise. La famille, souvent prête à sacrifier beaucoup pour l’éducation de ses enfants, voit la réussite scolaire comme un devoir moral et un investissement.
📖 À lire également : La piété filiale en Chine
📅 Le Gaokao : le baccalauréat chinois
Le Gaokao (高考) est l’examen d’entrée à l’université, et c’est souvent l’étape la plus stressante de la vie d’un élève chinois. Il dure deux à trois jours et détermine non seulement l’accès à l’université, mais aussi… l’avenir professionnel, la réputation familiale et parfois même les relations amoureuses !
- Les lycéens passent souvent 12 à 14 heures par jour à étudier.
- Les week-ends et vacances sont souvent consacrés à des cours supplémentaires.
- La note finale détermine le classement pour les universités, avec un énorme écart de prestige entre les établissements.
💡 Anecdote : Une amie à moi de Pékin m’a raconté que pendant l’année du Gaokao, ses parents avaient loué un appartement juste à côté du lycée pour éviter qu’elle perde du temps dans les transports. Ils avaient même changé la marque de riz à la maison pour qu’elle ait “plus d’énergie” !
🕰️ Un rythme quotidien intense
Dès le collège, la journée type peut commencer avant 7h et se terminer après 21h pour ceux qui enchaînent école et cours particuliers.
Les matières principales (maths, chinois, anglais) sont prioritaires, mais les sciences et l’histoire jouent aussi un rôle clé dans les examens.
Le soir, les devoirs peuvent occuper plusieurs heures. Dans les grandes villes comme Shanghai ou Shenzhen, la concurrence est particulièrement rude car les familles veulent placer leurs enfants dans les meilleures écoles pour augmenter leurs chances au Gaokao.
📖 À lire également : La vie quotidienne d’un étudiant en Chine
📉 Des réformes pour alléger la pression
Depuis quelques années, le gouvernement chinois a lancé plusieurs réformes pour lutter contre la pression excessive.
La plus marquante est la politique “Double Réduction” (双减), mise en place en 2021 :
- Limitation des devoirs à la maison.
- Interdiction des cours particuliers obligatoires le week-end et pendant les vacances.
- Régulation stricte des entreprises de soutien scolaire.
L’objectif : réduire la compétition, laisser plus de temps libre aux enfants et diminuer les inégalités entre familles riches et modestes.
Cependant, beaucoup de parents contournent ces règles avec des cours privés discrets… preuve que l’obsession pour la réussite scolaire reste forte.
📖 À lire également : Les chinois vivent souvent chez les parents
⚖️ Pression scolaire en Chine : Mythe ou réalité ?
Alors, la pression scolaire en Chine est-elle un mythe ? Non, elle est bien réelle, surtout dans les grandes villes et dans les familles qui visent les meilleures universités. Mais elle varie énormément selon :
- La région (moins de pression dans certaines zones rurales).
- L’âge (pic au lycée, surtout avant le Gaokao).
- Le milieu social (les familles aisées investissent beaucoup plus dans l’éducation).
Pour beaucoup d’élèves, l’école est un mélange de discipline, compétition et fierté. Certains en sortent épuisés, d’autres en tirent une motivation et une rigueur qui les accompagnent toute leur vie.
🧭 Conclusion : un système en mutation
Le système éducatif chinois reste l’un des plus compétitifs au monde, mais il évolue. La pression scolaire fait partie de la culture, mais le gouvernement et une partie de la société commencent à valoriser l’équilibre entre études et bien-être.
Reste à savoir si cette transformation sera assez profonde pour changer l’image du lycéen chinois épuisé que l’on connaît aujourd’hui. Mais une chose est sûre : en Chine, l’éducation continuera toujours d’être vue comme la clé de l’avenir.
🎓 Envie d’en savoir plus sur les études en Chine ?
Découvre tous nos articles dédiés pour préparer ton aventure académique au cœur de l’Empire du Milieu.
📚 Explorer la catégorie « Étudier en Chine »