Les épices et condiments incontournables de la cuisine chinoise
Dans la cuisine chinoise, chaque ingrédient joue une note précise, et les épices en sont les instruments principaux. Sans elles, impossible de comprendre les saveurs du pays.
Qu’il s’agisse du poivre du Sichuan, du gingembre frais, de la sauce soja ou du vinaigre noir, chaque condiment raconte une histoire millénaire et une région du pays.
Le poivre du Sichuan (花椒 – huājiāo) : le roi du picotement
Ah, le fameux poivre du Sichuan ! 😍 C’est sans doute l’épice la plus emblématique de la Chine.
Ses petites baies rouges ou vertes ne piquent pas vraiment, elles endormissent la langue et laissent un parfum floral et citronné. Ce n’est pas un vrai poivre d’ailleurs, mais la coque d’une baie.
Il est à la base du goût “málà” (麻辣) — “engourdi et pimenté” — typique de la cuisine du Sichuan, la plus explosive du pays.
On le retrouve dans le Mapo tofu, le hot pot de Chongqing, ou encore le poulet Kung Pao.

L’ail (蒜 – suàn) et le gingembre (姜 – jiāng) : les inséparables
Ces deux-là sont comme un vieux couple : inséparables, complémentaires et un peu explosifs 😄.
En Chine, on commence presque chaque plat en les faisant revenir ensemble dans l’huile chaude.
Leur parfum est la base du “goût wok” (锅气 – guō qì), cette odeur irrésistible de wok fumant qu’on reconnaît dans la cuisine cantonaise.
- Le gingembre apporte de la chaleur, chasse l’humidité et stimule la digestion (selon la médecine chinoise).
- L’ail, lui, donne du relief et renforce les sauces.
Ajoute ton gingembre en début de cuisson, mais l’ail plutôt à la fin — il brûle vite et devient amer sinon !
La sauce soja (酱油 – jiàng yóu) : l’âme salée de la Chine
Si tu devais emporter un seul condiment d’un voyage en Chine, ce serait elle !
La sauce soja, obtenue par fermentation de soja et de blé, est l’ingrédient le plus utilisé du pays.
Il en existe deux types :
- Claire (生抽 – shēng chōu) : salée, légère et parfumée. Parfaite pour assaisonner.
- Sombre (老抽 – lǎo chōu) : plus épaisse et sucrée, utilisée pour colorer les plats (comme le porc rouge du Hunan 🍖).
Son goût profond et umami donne du corps à tout ce qu’elle touche.
Dans certaines provinces, comme le Jiangsu ou le Zhejiang, on l’associe même à du sucre pour créer une saveur sucrée-salée raffinée.
La pâte de fèves fermentées (豆瓣酱 – dòubànjiàng) : la clé du goût du Sichuan
C’est une pâte rouge sombre, épaisse, et très parfumée. Elle est faite à base de fèves de soja, de farine et de piments fermentés plusieurs mois au soleil.
Résultat : un goût puissant, salé, presque fumé, avec une note de miso relevé 🌶️.
C’est elle qui donne son goût inimitable au Mapo tofu ou au bœuf braisé du Sichuan, deux spécialités de la cuisine du Sichuan.
Une simple cuillère suffit pour transformer un plat banal en explosion de saveurs.
Fun fact : dans la ville de Pixian, au Sichuan, il existe encore des fabriques artisanales qui font sécher la pâte dans des jarres en terre, exactement comme il y a 300 ans.
Le vinaigre noir chinois (陈醋 – chén cù) : la touche d’équilibre
Le vinaigre chinois n’a rien à voir avec le vinaigre occidental. Celui du Shanxi, le plus célèbre, a une saveur douce et boisée, presque balsamique. Il équilibre les plats gras et rehausse les marinades.
Il est essentiel dans la cuisine du Jiangsu et du Nord de la Chine, où on l’utilise dans les soupes, les raviolis et les plats à la sauce soja.
Dans la street food, on t’en proposera souvent quelques gouttes pour relever des nouilles ou des brochettes grillées 🍢.
La pâte de sésame (芝麻酱 – zhīma jiàng) : la douceur des plats du Nord
Plus douce et plus épaisse que le tahini du Moyen-Orient, la pâte de sésame chinoise est une pure merveille. On la retrouve dans les plats de Pékin, les nouilles froides et surtout dans le hot pot du Sichuan, où elle sert à apaiser le feu des piments 🔥.
Son goût riche et légèrement amer équilibre à merveille les sauces piquantes. Elle symbolise le yin face au yang du piment : la douceur contre la force.
L’oignon vert (葱 – cōng) et la coriandre (香菜 – xiāngcài) : les finitions aromatiques
Les Chinois adorent les herbes fraîches, mais ils les utilisent avec subtilité.
L’oignon vert est presque un condiment national : on le hache sur les nouilles, le riz, les soupes et les viandes grillées. La coriandre, quant à elle, apporte une touche finale rafraîchissante.
Le cinq-épices chinois (五香粉 – wǔxiāng fěn) : l’équilibre des cinq éléments
C’est un mélange mythique ! Il regroupe généralement anis étoilé, cannelle chinoise, clou de girofle, graines de fenouil et poivre de Sichuan. Chacune de ces épices correspond à un élément de la philosophie chinoise : bois, feu, terre, métal, eau.
Le résultat ? Un parfum complexe, chaud et légèrement sucré, parfait pour les viandes rôties, les marinades ou les sauces. C’est la signature des plats du Nord, qui fait partie des 8 grandes cuisines régionales chinoises mais on le retrouve dans tout le pays.
La sauce aux huîtres (蚝油 – háo yóu) : l’umami en bouteille
Créée à Canton à la fin du XIXe siècle, la sauce aux huîtres est devenue un pilier de la cuisine cantonaise. Épaissie, sombre, légèrement sucrée, elle apporte un goût profond sans être trop salée. Elle sublime les légumes sautés, le bœuf au wok ou les nouilles aux crevettes.
C’est une des sauces les plus polyvalentes de la cuisine chinoise ! Elle rend tout meilleur, même un simple plat de brocolis