langues parlées en chine

Quelles langues sont parlées en Chine ?

La Chine est un pays riche d’une diversité culturelle et linguistique remarquable. Les langues en Chine, qui comprennent un éventail de langues et de dialectes, témoignent de siècles d’histoire et de traditions variées. On dénombre pas moins de 200 langues chinoises à travers le pays. Mais alors, que signifie « parler chinois » ? Dans cet article je vous emmène découvrir la diversité linguistique de l’Empire du Milieu !

La diversité linguistique en Chine

La Chine est un véritable creuset linguistique où se côtoient de nombreuses langues appartenant à différentes familles. Alors que certaines langues bénéficient d’une large diffusion et d’un statut officiel dans leur région, d’autres restent parlées par de petites communautés, parfois menacées de disparition. La majorité des langues parlées dans le pays fait partie de la famille sino-tibétaine qui regroupe le mandarin, les dialectes du sud comme le cantonais et le min, ainsi que d’autres variantes régionales.

Par ailleurs, l’histoire du pays, marquée par des invasions, des migrations internes et la coexistence de multiples dynasties, a contribué à l’enrichissement et à la préservation de ces langues. Ces facteurs, conjugués aux politiques linguistiques régionales, expliquent la grande variété des langues en Chine.

La langue officielle : le mandarin

Le mandarin est la langue officielle de la Chine et a pour but de favoriser la communication entre les différentes régions du pays et de renforcer l’unité nationale.

Il trouve ses racines dans les dialectes parlés dans le nord de la Chine. Historiquement, il s’est progressivement imposé grâce à son utilisation dans l’administration impériale et les institutions culturelles. Au fil du temps, des réformes linguistiques, notamment au XXᵉ siècle, ont contribué à standardiser cette langue, qui est devenue le fondement de l’enseignement et de la communication officielle de l’Empire du Milieu.

En tant que langue officielle, le mandarin est employé dans les administrations publiques, le système éducatif et les médias. Cette uniformisation linguistique permet de garantir une compréhension mutuelle entre les citoyens de régions aux dialectes variés et facilite l’intégration socio-économique à l’échelle nationale. Cette langue est également utilisée pour transmettre les valeurs de la culture chinoise.

Les principaux dialectes chinois

La langue chinoise se décline en plusieurs dialectes et chacun porte en lui une histoire et des caractéristiques particulières.

Le mandarin régional (官话, Guānhuà)

Bien que le mandarin standard soit la forme officielle utilisée dans l’administration et l’éducation, il existe de nombreuses variantes régionales du mandarin, regroupées sous le terme de guānhuà. Ces dialectes, parlés principalement dans le nord et le centre de la Chine, présentent des différences de prononciation et de vocabulaire. L’évolution de ces formes régionales a largement contribué à la formation du mandarin moderne, tout en reflétant des influences locales et historiques propres à chaque région. Cette langue chinoise est parlée par près d’un milliard de personnes en Chine.

Le Wu (吴语, Wúyǔ)

Le Wúyǔ regroupe des dialectes parlés principalement dans la région de la baie de Shanghai et dans certaines parties des provinces du Jiangsu et du Zhejiang. Le shanghaien, l’un des dialectes wu les plus connus, se distingue par une phonétique riche et une prosodie qui diffère notablement du mandarin. 80 à 90 millions de personnes parlent ce dialecte chinois.

Le Yue (粤语, Yuèyǔ)

Le cantonais, ou Yuèyǔ, est largement parlé dans la province de Guangdong, à Hong Kong et à Macao. Ce dialecte chinois se caractérise par un système tonal complexe, avec généralement six à neuf tons, ce qui lui confère une résonnance particulière. En plus de son usage quotidien dans ces régions, le cantonais joue un rôle majeur dans la diffusion de la culture chinoise à l’international, notamment à travers la musique, le cinéma et la télévision. Le cantonais et ses variantes Yue comptent environ 60 à 85 millions de locuteurs.

Le Min (闽语, Mǐnyǔ)

Les dialectes du groupe Mǐnyǔ sont principalement parlés dans la province du Fujian, à Taïwan, ainsi que dans certaines communautés d’outre-mer en Asie du Sud-Est. Marqués par une grande diversité, les différentes variantes du Mǐnyǔ (telles que le min nan ou le min dong) peuvent être inintelligibles entre elles. Ce groupe dialectal reflète des strates historiques complexes, avec des influences multiples qui résultent des échanges commerciaux et des migrations de population qui ont eu lieu dans l’histoire de la Chine. Il est parlé par environ 60 millions de personnes en Chine.

Le Gan (赣语, Gànyǔ)

Le Gànyǔ est une langue chinoise moins connu à l’échelle nationale. Elle est principalement parlée dans la province du Jiangxi. Ce dialecte possède des particularités phonétiques et lexicales qui le différencient tant du mandarin que des autres dialectes régionaux. Bien que moins médiatisé, le Gànyǔ représente un maillon important dans la diversité linguistique de la Chine et contribue à la richesse de l’héritage culturel local. Les personnes qui parlent le Gan sont estimés à environ 45 millions.

Le Hakka (客家话, Kèjiāhuà)

Le Kèjiāhuà, ou langue des Hakka, est utilisée par une communauté dispersée dans plusieurs régions de Chine ainsi qu’à l’étranger. Les locuteurs du Hakka se distinguent par leur histoire migratoire particulière, ayant conservé des traits linguistiques et culturels uniques. Le Kèjiāhuà est souvent considéré comme un lien vivant avec les traditions ancestrales des populations Hakka, malgré la dispersion géographique de ces communautés. Il est parlé par environ 30 à 40 millions de personnes.

Le Xiang (湘语, Xiāngyǔ)

Parlé principalement dans la province du Hunan, le Xiāngyǔ présente des caractéristiques intermédiaires entre le mandarin et d’autres groupes dialectaux. Ce dialecte, parfois appelé « langue du Hunan », est reconnu pour sa variété et son évolution marquée par des influences historiques et géographiques spécifiques à la région. Le Xiāngyǔ joue un rôle essentiel dans l’identification culturelle des habitants du Hunan. Ce dialecte regroupe environ 36 millions de locuteurs.

En plus de ces principaux dialectes, voici une liste non-exhaustive d’autres langues parlées en Chine :

DialecteSigne chinoisRégions/Villes concernéesDescription
Jin晋语Province du Shanxi, certaines zones du Hebei, Henan et Mongolie-IntérieureSouvent considéré comme distinct du mandarin, le Jin se caractérise par des particularités phonétiques et lexicales propres.
Pinghua平话Région du Guangxi, notamment autour de Nanning et LiuzhouMoins documenté, le Pinghua présente des traits spécifiques qui le distinguent du cantonais et du mandarin.
Huizhou徽语Sud de la province d’Anhui (région historique de Huizhou : Huangshan, Chizhou)Reconnue pour sa richesse lexicale et phonétique, cette variété reflète l’histoire culturelle unique de la région Huizhou.
Sichuanese Mandarin四川话Province du Sichuan et la municipalité de ChongqingVariante du mandarin dotée d’un vocabulaire et d’une prononciation spécifiques, influencée par l’histoire et la culture locale.
Jianghuai Mandarin江淮官话Zones situées le long du bassin du fleuve Yangtsé, notamment en Jiangsu et en AnhuiUne branche du mandarin caractérisée par des intonations et des expressions qui diffèrent du mandarin standard.
Hainanese海南话Province de HainanVariante du groupe Min, le Hainanese se distingue par des caractéristiques phonétiques uniques adaptées au contexte insulaire.

La coexistence des langues et les enjeux sociolinguistiques

En Chine, de nombreux citoyens grandissent dans un environnement multilingue où le mandarin coexiste avec leur dialecte local. Cette situation favorise le bilinguisme, voire le multilinguisme, notamment dans les zones urbaines et les régions à forte densité migratoire. Les chinois doivent souvent « switcher » entre leur langue maternelle et le mandarin, langue de l’éducation, des médias et de l’administration, ce qui renforce leur capacité à s’adapter à différentes situations de communication.

Les autorités chinoises ont mis en place des politiques visant à promouvoir l’usage du mandarin pour renforcer l’unité nationale et faciliter la communication entre les régions. Toutefois, ces mesures peuvent parfois conduire à une marginalisation des dialectes locaux et des langues minoritaires. La préservation de ces langues fait l’objet de débats, tant sur le plan culturel que politique, et nécessite la mise en œuvre d’actions afin d’éviter leur disparition.

Enfin, la coexistence de multiples langues en Chine a des retombées importantes sur le plan socio-économique et culturel. D’un côté, le multilinguisme favorise la transmission des savoirs, la conservation des traditions et le renforcement de l’identité culturelle régionale. De l’autre, il peut constituer un défi pour l’intégration nationale et l’accès équitable aux services publics, en particulier dans les zones où le mandarin n’est pas la langue principale d’usage.

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