La Chine lance la construction du plus grand barrage hydroélectrique au monde au Tibet
Dans une annonce qui marque un tournant dans le domaine de l’énergie hydroélectrique, la Chine a récemment donné son feu vert à la construction du plus grand barrage du monde sur le plateau tibétain. Ce projet pharaonique, dont l’approbation a été rendue publique fin décembre 2024, promet de redéfinir les standards de la production d’énergie renouvelable à l’échelle mondiale.
Un projet d’une ampleur sans précédent
Le futur barrage, qui sera construit sur le fleuve Yarlung Tsangpo (nom tibétain du Brahmapoutre), est prévu pour avoir une capacité de production électrique stupéfiante de 60 gigawatts (GW). Cette puissance colossale représente trois fois celle du barrage des Trois Gorges, actuellement le plus grand du monde avec ses 22,5 GW. Pour mettre ces chiffres en perspective, la production annuelle estimée de 300 térawattheures (TWh) équivaudrait à l’énergie produite par 23 réacteurs nucléaires de type EPR.
Un investissement massif pour l’avenir énergétique
Le coût estimé du projet s’élève à 1 trillion de yuans, soit environ 131,5 milliards d’euros1. Cet investissement colossal témoigne de l’engagement de la Chine dans le développement de ses infrastructures énergétiques et sa volonté de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, notamment le charbon qui représente encore plus de 60% de son mix électrique.
Des défis techniques et environnementaux
Le site choisi pour ce méga-barrage se situe dans une zone où le fleuve chute de près de 2 000 mètres sur une distance de seulement 50 km2. Cette configuration géographique unique offre un potentiel hydroélectrique exceptionnel, mais présente également des défis techniques considérables pour les ingénieurs.
Des inquiétudes régionales et environnementales
L’annonce de ce projet suscite des inquiétudes, notamment en Inde et au Bangladesh, pays situés en aval du fleuve3. Ces nations craignent des impacts sur leurs ressources en eau et leurs écosystèmes. De plus, des préoccupations ont été soulevées concernant les potentiels déplacements de populations et l’impact sur la biodiversité de la région.
Une étape majeure dans la transition énergétique chinoise
Malgré les controverses, ce projet s’inscrit dans la stratégie chinoise de développement des énergies renouvelables. La Chine, qui estime son potentiel hydroélectrique total à environ 700 GW, voit dans ce barrage un moyen d’accélérer sa transition vers une énergie plus propre et de lutter contre le changement climatique.
La construction de ce barrage géant au Tibet marque une nouvelle ère dans le développement des infrastructures énergétiques mondiales. Alors que le chantier se prépare à débuter, les yeux du monde seront tournés vers cette région reculée de l’Himalaya, où se jouera peut-être l’avenir de l’hydroélectricité à grande échelle.